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Patrick Haddad, maire de Sarcelles : « Après les Jeux olympiques, les partis républicains devraient s’atteler à nourrir une vision constructive de la France »

Après l’euphorie, le retour au marasme. Dans cette étrange séquence estivale, la France aurait donc la « gueule de bois », sans gouvernement et sans majorité nette. Les Jeux olympiques (JO) ont effectivement montré l’Hexagone sous ses meilleurs aspects sportifs, organisationnels et artistiques, avec ce supplément d’âme, celui d’un pays presque réunifié, alors que d’ordinaire ses fractures sont les plus apparentes.
Au-delà d’un été olympique et paralympique – on le souhaite – remarquable, que peut-il rester de positif sur le temps long ?
Trois enseignements politiques nous semblent devoir être tirés.
Constatons d’abord que les extrêmes, qui performent électoralement et orchestrent trop souvent le débat, étaient bien à la peine, silencieux ou en décalage, durant cet épisode fédérateur. Les quelques polémiques identitaires lancées ont eu moins d’écho que d’habitude. Les extrêmes prospèrent sur nos maux et pratiquent couramment le dénigrement.
Les partis républicains ne les battront pas sur ce terrain et devraient au contraire s’atteler à nourrir une vision constructive de la France. Telle est la première leçon. Car c’est bien de vision et de récit dont nous manquons cruellement. Les JO en offrent un idéal, fait de réussite, de ferveur, de rayonnement, d’inclusion et de fraternité. Autant de valeurs et de finalités qui doivent nous unir structurellement et nous prémunir des velléités réactionnaires.
Mais rien ne se fera mécaniquement. Le pouvoir macroniste atrophié aurait tort de fanfaronner, non seulement parce qu’il s’agit d’un succès d’équipe, à partager avec nombre de collectivités locales de sensibilités différentes – à commencer par la Ville de Paris –, depuis la candidature jusqu’à l’organisation concrète de l’événement, mais aussi parce que l’état d’esprit des Jeux n’a pas grand-chose à voir avec la façon dont le président et son parti ont gouverné la France depuis sept ans, sans narratif et coupés des classes populaires, comme aucun pouvoir ne l’a jamais été. Les Jeux ont une force symbolique immense mais ne constituent pas un projet de société. Et, deuxième enseignement, c’est bien de l’un à l’autre qu’il faut passer.
Comment ? En en conservant déjà le ciment fédérateur, en affichant la volonté de rassembler contre le poison de la division. Puis en menant les politiques publiques qui correspondent à cette volonté, en s’appuyant sur nos atouts. Les JO ont démontré que nous en avions quelques-uns. La qualité de nos infrastructures renouvelées est à souligner. Elles profitent grandement, et c’est bienheureux, au département qui abrite la population la plus pauvre de la France métropolitaine, la Seine-Saint-Denis.
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